Comment combattre les dealers ?

Publié le par Vincent Sévigné

Deux constats : d’une part, éliminer un dealer ne sert à rien ; il est immédiatement remplacé par un autre, éventuellement plus cynique et plus « efficace » ; d’autre part, un client accro à la drogue est prêt à tout pour s’approvisionner. Compte tenu de ces constats, pour combattre les dealers, la première étape est d’autoriser la vente de la drogue mais avec des contraintes précises. En 2014 (Un CAP pour la France) et probablement avant, j’écrivais :

 

a) Il est institué un organisme chargé de la gestion de la drogue. Cet organisme dépend du ministère de l’intérieur.

 

b) Dans un premier temps, cet organisme sera habilité à effectuer des essais expérimentaux. Ces essais ne pourront se faire qu’avec l’accord des maires ou des préfets concernés : il n’est pas nécessaire d’avoir les deux accords. Les modalités de ces essais pourront varier d’un lieu à un autre.

 

c) Le principe général de ces essais est le suivant : quelques bureaux de tabac seront habilités à vendre de la drogue suivant des modalités à préciser mais qui doivent respecter les règles générales expliquées ci-dessous. Le choix de ces bureaux de tabac se fera sur la base du volontariat.

 

d) La vente de la drogue sera exclusivement réservée à des clients majeurs qui en ont fait la demande auprès d’un service de police. Chaque tel client aura un lieu de référence, et un seul, où il pourra acheter de la drogue. Chaque tel client disposera d’une carte et devra rencontrer régulièrement un « tuteur ». Divulguer toute information concernant de tels clients sera considéré comme un délit grave et passible d’au moins un an de prison ferme et de dédommagements financiers envers le client concerné.

 

e) La drogue destinée à un client sera « marquée » pour qu’on ne puisse pas la confondre avec de la drogue destinée à un autre client ou avec de la drogue vendue en fraude.

 

f) Un client qui vend ou qui donne à d’autres la drogue destinée à son propre usage sera condamné au même titre qu’un « dealer », c’est-à-dire comme s’il avait vendu de la drogue en fraude.

 

g) La drogue sera vendue à un prix à peu près égal au tiers du prix pratiqué par les circuits parallèles.

 

h) L’usage de la drogue est totalement interdit pour tous les mineurs. La première constatation de flagrant délit d’usage de la drogue par un mineur donne lieu à un simple avertissement aux parents. La deuxième constatation pour le même mineur est immédiatement pénalisée par une amende égale à un pour cent des biens de chaque parent, même si le parent pénalisé ne dispose pas de l’autorité parentale. Pour toute nouvelle récidive, le montant de l’amende est le double de l’amende précédente.

 

i) L’ouverture de salles où des consommateurs peuvent se droguer avec des produits achetés sur des circuits parallèles est une aberrante erreur psychologique.

 

Commentaire : comme au temps de la prohibition de l’alcool aux États-Unis, l’interdiction absolue de la drogue est une source de déstabilisation majeure de toute la société. Toutefois, jusqu’à ce jour, tous les essais de dépénalisation de la drogue ont conduit à des catastrophes. Il est donc indispensable d’amorcer prudemment une dépénalisation intelligente.

 

Je n’ai pas changé d’avis ; mais ce qui précède ne suffit pas ; on en reparlera.

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