Macron l’imposteur

Publié le par Vincent Sévigné

En ce qui concerne la réforme des retraites, le bilan est limpide pour tout le monde ; notre système des retraites est l’un des acquis essentiels du peuple français : il est le fruit de longues et patientes adaptations ; ce que propose notre président est un bouleversement sans précédent de ce joyau de notre patrimoine : c’est aussi important que de mettre en place une nouvelle constitution ; lors de sa campagne présidentielle, monsieur Macron a promis l’égalité pour tous : une partie du peuple lui a fait confiance et a cru qu’il savait où il allait.

 

Or, aujourd’hui, force est de constater que cette promesse était du vent ; monsieur Delevoye n’a rien préparé ; madame Agnès Buzyn part au moment où ce projet est discuté à l’Assemblée Nationale ; on ne sait absolument pas comment cette réforme sera financée ; il y a beaucoup plus d’inconnues que de certitudes dans le projet actuel ; les régimes spéciaux sont devenus des cas particuliers, ce qui ne règle rien ; certaines améliorations seront opérationnelles dans dix ou vingt ans mais rien n’est fait pour les retraités d’aujourd’hui ; notre président se lance dans de nouvelles initiatives au lieu de participer à la mise au point de la susdite réforme.

 

Je me permets d’insister pour préciser que tout ce que je viens de dire est incontestable et reconnu de tous, sans exception. Ce n’est pas tout ; cette réforme crée un climat délétère ; la « grève de Noël » a été un calvaire pour les plus faibles ; la CGT a renoué avec ses pratiques ancestrales et il est difficile de lui jeter la pierre car la réforme proposée est, dans son état actuel, fondamentalement mauvaise car bâclée ; l’Assemblée Nationale donne un spectacle pitoyable bien plus inquiétant que les exhibitions grivoises ; l’obstruction systématique assumée par LFI est, sur la forme, ridicule mais comment la condamner puisque, sur le fond, elle vise à stopper une réforme malsaine ; l’utilisation du 49.3, quasi certaine, va conduire l’Assemblée Nationale à voter une loi cruciale peu et mal amendée.

 

Pour l’instant, autant que je puisse en juger, le parti « Les Républicains » réussit à garder une attitude relativement digne et une ligne de conduite raisonnable ; il faut d’abord régler le problème du financement « à court terme » ; ensuite, et ensuite seulement, il faudra reprendre, pas à pas et avec précision, les aspects positifs du projet de monsieur Macron : celui-ci est-il capable d’entendre la voie du bon sens ? Sur le fond, je l’ai déjà dit, notre régime des retraites est un monument fragile ; le détruire pour reconstruire un « chef-d’œuvre » hypothétique est plus qu’une imposture : c’est une erreur.

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