Yannick Jadot peut-il razzier la gauche ?

Publié le par Vincent Sévigné

Après le sauvetage miraculeux de notre président, le deuxième enseignement de ce scrutin est le succès de monsieur Jadot ; mais est-ce de la politique « durable » ? Les atouts de ce nouveau chef ne manquent mais les difficultés non plus.

 

Le premier atout est le vent de l’Histoire ; une partie de l’Humanité commence enfin à comprendre qu’il est urgent de soigner la planète et que les emplâtres et les bonnes paroles ne suffisent plus ; l’aspect le plus sympathique de cette prise de conscience est l’engagement vigoureux et enthousiaste d’un grand nombre de jeunes. Le deuxième atout est l’effondrement de la gauche, des ruines sur lesquelles monsieur Jadot peut espérer prospérer.

 

On peut pardonner à un leader de rater un oral ; d’ailleurs, …, on en reparlera ; par contre, l’extrémisme non maîtrisé de monsieur Mélenchon inquiète, surtout quand celui-ci conteste maladroitement la justice ; or, le parti des « insoumis » ne peut s’exalter que derrière un « leader maximo » ; quant à la gauche classique, elle attend passivement un sauveur.

 

Mais la vie en vert n’est pas toujours rose ; monsieur Jadot se dit européen : va-t-il cautionner l’ouverture des barrages français à la concurrence internationale ? Il y a plus grave : le diable est au cœur des écologistes eux-mêmes ; sauf quelques exceptions déjà surchargées, c’est l’énergie nucléaire qui est la moins polluante ; dans sa maîtrise prudente, la France avait quelques années d’avance ; ce savoir-faire s’effiloche, notamment à cause des attaques des pseudo-écologistes ; d’où proviendra l’électricité nécessaire si les voitures passent au tout électrique ? De plus, la recherche est complètement réorientée vers la voiture électrique, au détriment des améliorations potentielles concernant les moteurs classiques, et ceci en vertu des exigences idéologiques irresponsables des écologistes ; rappelons que, dans les moteurs classiques, l’énergie « théorique » des carburants est utilisée pour moins de la moitié ; tous azimuts, la marge de manœuvre est encore considérable. De plus, le tout électrique imposé à marche forcée dans le parc automobile va instaurer une pollution qui risque de devenir dramatique. L’avenir des parc éoliens n’est pas plus rassurant ; la filière industrielle française est inexistante ; les contrats signés en France privilégient souvent des technologies obsolètes ; la pollution associée aux éoliennes commence enfin à être dénoncée. Créer un aéroport à NDL était incontestablement une option écologique. Et, sur tous ces points, les avis des écologistes autoproclamés vont dans tous les sens. Monsieur Jadot saura-t-il assembler ce patchwork ? N’est pas François Mitterrand qui veut.

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