Wauquiez et les cathos ont sauvé Jupiter

Publié le par Vincent Sévigné

Le premier enseignement de l’élection européenne est incontestablement le succès « relatif » de notre président ; il avait tout contre lui ; une tête de liste aussi peu charismatique qu’une chouette empaillée ; un bilan catastrophique ; une révolte des gilets jaunes qui a mis en évidence l’injustice profonde de sa politique ; une économie en déclin en dépit des cadeaux offerts aux premiers de cordée ; un isolement total au niveau européen ; et pourtant, monsieur Macron a réussi à sauver sa tête et est en pôle position pour 2022 : chapeau l’artiste !

 

Il est certain que le charisme personnel de notre bonimenteur élyséen a joué un rôle déterminant, mais cela n’explique pas tout. Selon moi, la première raison de cette remise en selle est le soutien sans faille du clergé et des ouailles qui lui font encore confiance, y compris dans les domaines laïcs ; les évêques ont multiplié les interventions « en faveur de l’Europe », ce que tout le monde a traduit contre madame Le Pen et pour LR ou LREM ; de plus, je connais suffisamment de prêtres, et depuis longtemps, pour savoir qu’ils sont quasi-unanimement contre l’ex-Front National et donc pour le nouvel Emmanuel puisque celui-ci est le seul rempart contre Satan. Les chiffres donnés par le journal La Croix du 28 mai sont sans appel : les cathos pratiquants ont voté pour monsieur Macron entre 30 et 43 pour cent, l’adhésion étant d’autant plus forte que la pratique est plus affirmée ; par contre, madame Le Pen ne recueille que 13 ou 14 pour cent des suffrages ; et les cathos ne font pas que voter : ils distillent la « bonne parole » à tout va ; si monsieur Macron échoue sur le plan économique, l’église catholique, qui a toujours été du côté des riches, paiera cher son inconscience.

 

Ceci dit, il faut avouer que monsieur Wauquiez a soutenu notre président avec une remarquable efficacité ; le choix de monsieur Bellamy n’a fait illusion qu’au début ; la naïveté coupable de ce bellâtre s’est vite révélée ; les intervention de cette tête de liste concernant l’avortement, puis l’affaire Lambert, ont achevé la baudruche ; et il y a eu pire : dans le dernier match télévisé, c’est monsieur Wauquiez qui a brandi l’étendard ; je ne sais pas pourquoi, Laurent Wauquiez bénéficie d’une cote de désamour étonnante ; de plus, ce chef a choisi une stratégie parfaitement absurde ; je l’avais noté le 23 mai ; il s’est attaqué violemment au Rassemblement national, alors que son électorat est du côté de LREM ; la seule option rationnelle pour les Républicains est de mettre en évidence les erreurs de notre président : et là, ils n’ont que l’embarras du choix ; attendre des « états généraux » en octobre n’est qu’un artifice pour retarder l’élimination logique de monsieur Wauquiez.

 

Et les autres ? On en reparlera.

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