Macron et le poker dynamite

Publié le par Vincent Sévigné

Macron a inventé un nouveau jeu : le poker dynamite. Mélenchon bénéficie d'un solide plafond de verre, le FN se remet difficilement de la soirée désastreuse du 3 mai, le parti socialiste est exsangue ; seul reste « Les Républicains ». C'est donc ce parti qu'il faut dynamiter.

 

C dans l'air titre « La palme d'or du casting ? » : je cautionne totalement ce diagnostic, le point d'interrogation en moins. On connaît des films au casting éblouissant qui ont été des échecs lamentables. Mais un bon casting plus un bon réalisateur cela peut donner un chef-d'oeuvre. Qui plus est, ce dosage subtil est loin d'être neutre ; le porte-monnaie est confié à la droite, et à elle seule. Les affaires sérieuses sont confiées à des spécialistes reconnus issus de la société civile. Les domaines consensuels, ou presque, sont dévolus au centre-gauche. Et, enfin, Nicolas Hulot comme cerise sur le gâteau.

 

Edouard Philippe et son gouvernement sont En Marche ! Pour chacun des membres de ce gouvernement catalogués à droite ou au centre-droit, y compris monsieur Philippe, c'est une promotion individuelle inespérée. Mais, en cas d'échec collectif, la sanction individuelle sera sévère. Qui plus est, la campagne pour les législatives va leur demander une souplesse exceptionnelle : comment concilier un ancrage à droite et un discours en faveur de monsieur Macron ? Heureusement, ils peuvent compter sur les spécialistes du bourrage de crâne.

 

Pour monsieur Macron, c'est un coup de poker raisonnable. Les députés qu'il gagnera à droite vont largement compenser ceux qu'il perdra à gauche. Un léger renforcement du parti socialiste ne lui pose pas de problème, bien au contraire. De plus, et surtout, il peut espérer un affaiblissement du parti de François Baroin, même si les principaux ténors de ce parti ont eu la lucidité d'éviter le piège.

 

Et que dire du terrain de jeu, le peuple de France ? Va-t-il pouvoir choisir projet contre projet ou, au contraire, va-t-il devoir jouer, lui aussi, au poker en misant pour ou contre un Président dont on ne sait rien sauf où son cœur le porte : le grand patronat. La majorité des électeurs va retrouver ses réflexes classiques, à droite ou à gauche. Mais ce sont les naïfs et les indécis qui vont faire la différence. J'avoue que, à ce jour, je me sens incapable de faire le moindre pronostic même si je reconnais l'habileté machiavélique de notre nouveau Président.

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