Le programme d'Hervé Mariton

Publié le par Vincent Sévigné

« Les réformes qui sauveront la France » ? Non, malheureusement. Comme Bruno Le Maire, et beaucoup d'autres, Hervé Mariton, dans « Le printemps des libertés », se prétend novateur. Il n'en est rien. Ses proposition de réformes ont le mérite d'être relativement bien détaillées mais elles sont bien connues et, le plus souvent, injustes, inutiles et/ou irréalistes. Et les 72 pages d'introduction, parfois intéressantes, n'y changent rien.

La flexibilité dans la gestion des établissements (p.73) : c'est la grande idée à la mode chez les ténors de la droite (on en a parlé longuement à propos du livre de monsieur Alain Juppé). Selon moi, c'est une catastrophe assurée.

Rattacher la « Cour des comptes » au Parlement (p. 82 et 86) : de la folie pure. Ladite Cour est l'un des rares services qui fonctionne encore valablement. Il ne faut surtout pas l'étouffer.

Faire passer la durée de travail hebdomadaire des fonctionnaires de 35 à 40 heures (p. 88) : une proposition nuisible qui ne peut que provoquer une levée de boucliers légitime. Ce qu'il faut, c'est supprimer les postes inutiles.

Alléger le mille-feuille administratif (p. 89 et suivantes) : oui, mais comment procéder techniquement.

Réformer le code du travail en donnant plus de pouvoir aux partenaires sociaux (p. 105) : si cela était aussi simple, il y a longtemps que ce serait fait.

Supprimer la barre des 35 heures (p. 107) : inutile car trop tard. Selon moi, ce serait une erreur de supprimer ce garde-fous et ce n'est pas cela qui diminuerait le chômage.

Supprimer l'ISF (p. 101), sans rien mettre à la place, et remplacer l'impôt progressif sur le revenu par une « flat tax » (p. 116 et suivante) : injuste et absolument contraire au consensus français.

La fusion des aides sociales (p. 121) : l'idée n'est pas nouvelle, mais comment procéder ?

Remettre en cause la loi Taubira sur le « mariage pour tous » (p. 153) : un combat inutile et dépassé. Aujourd'hui, l'important est de s'opposer à la GPA.

Rendre obligatoire le service civique (p. 165) : l'auteur est-il trop jeune pour avoir oublié le rejet viscéral du service militaire imposé ?

Créer 30.000 places dans les prisons en dix ans (p. 166) : selon moi, là n'est pas la solution. De plus, il faut diversifier les traitements des délinquants.

Contrôler l'immigration (p. 171 et suivantes) : oui, mais les demi-mesures de monsieur Mariton me semblent insuffisantes.

Enfin, pas un mot pour s'inquiéter du pouvoir exorbitant des plus riches et des multinationales.

Selon moi, le bilan de ce programme est parmi ce qu'on peut imaginer de pire. C'est grave car monsieur Hervé Mariton est sûrement un brave homme. Mais, comme la majorité des élus, il est complètement déconnecté des souhaits et des besoins du peuple français.

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