Covid et hystérie

Publié le par Vincent Sévigné

Le (ou la) covid crée une atmosphère anxiogène qui, entre autres, suscite l’hystérie et la campagne présidentielle n’arrange rien : si cela va mal, c’est de la faute d’un autre que l’on a vite fait de clouer au pilori. Je dois avouer que, moi aussi, je suis facilement happé par cette réaction, mon bouc émissaire favori étant Emmanuel Macron (à juste titre?) ou, parfois, le pape François.

Il me semble utile de donner un préalable ; j’ai eu les trois doses et je suis prêt à recevoir la quatrième. Ceci dit, comment lutter contre l’hystérie : en donnant un grand nombre d’exemples dont chacun, à lui seul, peut justifier une « sainte colère » ; cela aide à relativiser chaque délire au milieu d’un chaudron bouillonnant.

Dès le début de la pandémie, les vétérinaires ont fait part de leur disponibilité ; ils sont suffisamment formés et compétents pour vacciner et tester. Certes, mais le corps médical, comme le corps ecclésial, tient à ses prérogatives.

L’hôpital va mal et nombre d’infirmières sont frustrées ; les médecins leurs donnent-ils les pouvoirs qu’elles sont parfaitement capables d’assumer ? Même dans l’avenir, on prépare des robots reliés à des cabinets médicaux pour remplacer les médecins dans la France profonde ; selon moi, ce qu’il faudrait préparer, ce dont des couples robot et infirmière expérimentée. Les médecins, comme les curés, s’accrochent à leurs pouvoirs, au risque de mettre en péril toute la profession.

En Occident, dans le domaine médical, la référence absolue est encore l’acharnement thérapeutique ; le covid l’a illustré de façon dramatique ; si un patient est en réanimation, affecté d’un covid lourd, pourquoi faut-il mobiliser tout le personnel soignant, et même toute la société, pour, peut-être, lui accorder quelques mois de plus à vivre, souvent avec de terribles séquelles ? Et ce, alors qu’un coma profond peut lui éviter de souffrir tout en laissant son corps suivre ses priorités : s’il veut vivre, il vivra. Les deux personnes que j’ai le mieux connues souhaitaient mourir : ne me dite pas le contraire. Qui plus est, imposer un tel acharnement à des peuples, comme en outre-mer, qui ont d’autres priorités s’appelle du colonialisme. Sur ce point précis (c’est peut-être le seul), je suis d’accord avec madame Taubira.

Si on avait laissé la pandémie diffuser raisonnablement, au lieu de tout bloquer, qui peut affirmer que le bilan global serait moins bon, en tenant compte de toutes les conséquences, notamment psychologiques, d’un tel blocage intempestif. Sans compter que, face à une pandémie, chaque individu sécrète une défense immunitaire surprenante et beaucoup plus complète que celle dû à un vaccin.

Si un patient atteint d’insuffisance respiratoire lourde refuse de se faire vacciner car il sait que ce vaccin va l’affaiblir, de quel droit lui imposer cette contrainte ; c’est à lui de choisir ce qui lui semble le mieux pour lui-même.

Si un jeune préfère prendre le risque d’être infecté par le covid, alors que, pour lui, les risques sont très faibles, de quel droit lui imposer un traitement récent dont aucun scientifique digne de ce nom ne peut assurer l’innocuité dans l’avenir : n’oubliez pas l’exemple du distilbène. La même remarque vaut encore plus pour une femme enceinte.

Depuis le début de la pandémie, les « scientifiques » se sont constamment contredits, et ils se contredisent encore, à tous points de vue ; pourquoi leur ferait-on confiance ?

La désormais célèbre petite phrase politicienne de monsieur Macron est habile ; elle détourne l’attention de ses propres déficiences, elle conforte son électorat et, de toute façon, les anti-vax ne voteront pas pour lui ; mais ce mépris affiché ne peut que renforcer l’hystérie collective. Il n’est pas le seul responsable ; les godillots « en marche » de l’Assemblée nationale, tel un troupeau bêlant, se contentent d’entériner les innombrables et lamentables erreurs de gestion de l’actuel gouvernement ; ils se plaignent d’être agressés : et eux, respectent-ils l’opposition « extrémiste » ? Quand celle-ci représente plus d’un quart des Français, est-il tolérable de la qualifier d’irresponsable ? J’ai déjà dit que l’hystérie d’un élu godillot, handicap en bandoulière, face à madame Pécresse, m’a scandalisé.

Il est bon qu’une partie des Français s’opposent au pass vaccinal ; cette puissance contestatrice a fait ses preuves, en Vendée ou ailleurs ; elle est symbolisée par un célèbre village gaulois ; elle est partie intégrante de la nation française.

La France, justement, en a vu d’autres : alors, restez zen et prenez soin de vous.

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