Je ne suis pas Charlie

Publié le par Vincent Sévigné

L’assassinat, hier soir 16 octobre, d’un professeur d’histoire à Conflans-Sainte-Honorine est évidemment un crime barbare qui ne peut que susciter l’indignation ; sur ce point précis, il n’y a pas de contestation possible.

Par contre, il reste les commentaires « annexes ». Le professeur précité a-t-il été « maladroit » en montrant à certains de ses élèves une caricature obscène de Mahomet ; non, c’est beaucoup plus qu’une « maladresse » ; c’est une profonde erreur, et celle-ci n’est pas nouvelle ; c’est répondre au terrorisme « physique » par un terrorisme intellectuel ; on n’a pas le droit de dire ou de montrer n’importe quoi, surtout quand on est enseignant.

Il me semble clair qu’il y a, aujourd’hui, un terrorisme, animé par les bobos de gauche, qui affirme que la défense de la liberté d’expression passe par un soutien inconditionnel à Charlie Hebdo ; je suis en total désaccord avec cette orientation ; avec quatre millions d’autres Français, j’ai défilé pour condamner l’attentat contre l’élite de Charlie Hebdo ; pour autant, « je ne suis pas Charlie ».

Je me permets aussi de rappeler le cœur de mon billet du 10 octobre dernier, « Le mensonge historique sur France 2 » : non seulement, cette émission est un tissu de mensonges par omission à charge contre la France, mais, pour un spectateur peu informé, elle peut être considérée comme une apologie du terrorisme pur et dur qui consiste à faire exploser une bombe au cœur d’une foule venant d’horizons divers et comprenant des femmes et des enfants. Or, cette émission, fort probablement, est financée en partie par le contribuable et cautionnée au nom de la liberté d’expression.

Alors, faut-il se taire ? Si on veut parler de Mahomet, et de l’Islam en général, il faut d’abord être compétent et, notamment, bien connaître le Coran et l’origine de l’expansion musulmane, surtout si on est un professeur d’histoire. J’ai souvent dit mon admiration pour certaines émissions « Islam » du dimanche matin, là aussi sur France 2. On peut alors informer valablement dans un domaine ou les musulmans et les non musulmans font preuve d’une méconnaissance affligeante. Et si on ne veut pas investir dans cette partie de l’Histoire ? Il ne faut pas parler de ce qu’on ne connaît pas ; aborder le message de Mahomet à partir des caricatures de Charlie Hebdo est évidemment délirant.

Selon moi, le message essentiel à faire passer, notamment auprès des jeunes est limpide : « Ne parlez pas de ce que vous ne connaissez pas ; ne jugez pas ce que vous ne connaissez pas. » Est-ce que ceci valait aussi pour Mila ? Je ne sais pas.

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L
Entièrement d'accord avec vous
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