La droite se plante

Publié le par Vincent Sévigné

 

Une fois de plus, la droite loupe le coche et, ce qui est plus rare, l’extrême droite ne fait pas mieux ; Christian Jacob, qui n’est pas un aigle, assène : « les violences policières en France : cela n’existe pas » ; c’est un double erreur : d’une part, c’est faux ; d’autre part, cela exonère notre président de sa responsabilité.

Les bavures policières sont un phénomène mondial ; face à ce virus, le rôle de chaque gouvernement n’est pas de l’éradiquer, c’est impossible, mais de le contrôler. Au départ, la révolte des gilets jaunes était légitime et l’opinion française l’avait bien compris ; monsieur Macron a cru astucieux d’envoyer les flics tabasser les manifestants : sur ce point, les commentaires des journalistes étaient convaincants ; les contestataires « raisonnables » ont abandonné le combat, la rage au cœur ; d’autres ont sombré dans la violence ce qui a retourné l’opinion contre les gilets jaunes ; à court terme, c’était très efficace ; à long terme, notre Emmanuel récolte ce qu’il a lui-même semé ; inciter des CRS à museler vigoureusement des manifestants ne peut que réactiver le virus précité. De plus, l’affaire Benalla montre où est l’inclination naturelle de notre président.

Comme chacun sait, les combattants les plus dangereux sont ceux qui ont la trouille ; la violence policière est, en fait, une façon de se rassurer en se croyant le plus fort ; Christophe Castaner s’inscrit parfaitement dans ce profil ; ce roi de la castagne est un faible ; les mesurettes qu’il propose, sans conviction, ne sauraient ramener l’ordre.

Mais il y a plus grave ; les couloirs bruissent de divagations sur un remaniement ministériel ; le Premier Ministre fait le job : pourquoi en changer ? Bruno Le Maire semble avoir un minimum de bon sens, ce qui est rare à ce niveau, et le plus dur est à venir ; de plus, il n’est pas certain qu’il ferait un bon Premier Ministre ; il faut absolument laisser Jean-Yves Le Drian à sa place ; s’encombrer de Manuel Valls ou, pire, de Ségolène Royal serait la cerise sur le gâteau ; certes, Jean-Michel Blanquer est un rat d’administration, absolument pas à la hauteur de la situation ; bref, à cette réserve près, un remaniement ministériel lourd serait de la folie pure. Ceci dit, en ce qui concerne les dirigeants suprêmes, Boris Johnson et Bolsonaro nous prouvent que le pire fait partie des possibles. Si tel était le cas en France, est-ce que la droite classique aurait assez de lucidité pour dénoncer le virage absurde et incontrôlable ? Rien n’est moins sûr !

 

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