Boris Cyrulnik

Publié le par Vincent Sévigné

Hier, 10 novembre, France 2, dans son émission « à l’origine », a rediffusé un échange avec Boris Cyrulnik ; j’avais déjà écouté cette émission, et je l’avais trouvé excellente ; mais, hier, je l’ai ressentie comme absolument exceptionnelle ; alors, si vous disposez du replay, enregistrez-la.

 

Contestataire viscéral, je dois avouer que le livre « La nuit, j’écrirai des soleils », paru chez Odile Jacob, qui était le prétexte de l’émission, m’a plutôt déçu. J’ajoute aussi que je ne suis pas juif et que la prétention imbuvable de nombre de Juifs m’indispose. Mais ceci ne retire rien à cela.

 

Cette émission est centrée sur la résilience, individuelle ou collective, et le poids de l’enfance dans la construction de l’homme. Je ne vais pas en donner d’extraits car ce serait l’appauvrir ; chaque passage est à la fois d’une profondeur et d’une simplicité stupéfiantes, bref d’une « luminosité aveuglante ».

 

On peut toutefois en induire quelques « remarques ». Notre modèle de vie, notamment dans le domaine éducatif, est terriblement individualiste. Comme souvent, les États-Unis sont « en avance » dans cette évolution. Il serait utile de s’interroger sur l’avenir de cette orientation pour la construction de nos enfants. Comment retrouver la joie de vivre des « villages » d’autrefois ? Les écoles Montessori peuvent-elles constituer un palliatif ? Et, surtout, comment aider, voire inciter, chaque parent à être plus disponible pour ses enfants ? « Parents, aimez vos enfants ! »

 

Par ailleurs, toutes les études sérieuses prouvent l’influence déterminante de la mère « porteuse » dans la construction du bébé. Je dis, et je redis, que les couples d’hommes homosexuels qui souhaitent avoir des enfants doivent courageusement aborder le « statut », humain et légal, de la mère « porteuse » ; il est incontestable qu’ils sont très divisés sur ce point.

 

Les « cathos » qui s’arque-boutent sur des slogans simplistes bloquent tout échange sain et constructif : ils sont gravement dans l’erreur. À ce jour, rien ne prouve que deux hommes ou deux femmes ne puissent pas construire un enfant aussi bien qu’un couple hétérosexuel.

 

Les évêques français de la sainte église catholique romaine ont bien été obligés, par la société civile, de reconnaître la pédophilie d’une partie du clergé ; mais, apparemment, ils n’ont pas compris que ces dérives scandaleuses sont le signe d’une compréhension malsaine de toute une partie du plan de Dieu : la beauté de la sexualité, l’importance de favoriser la confiance en soi, pour la mère, puis pour l’enfant. Ils se réfugient dans une étude abstraite de l’écologie : mais refuser le contrôle des naissances quand la science maîtrise les épidémies, est-ce écologique ? Est-ce bon pour l’épanouissement du couple, et donc de l’enfant ? Et, évidemment, ils restent entre eux pour aborder les choses sérieuses en se privant des apports des femmes consacrées et des laïcs.

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