Chirac est mort, vive Macron

Publié le par Vincent Sévigné

La sentence est bien connue : « Le roi est mort, vive le roi ! » ; au risque de vous surprendre, elle me semble d’actualité ; selon moi, Macron est le fils naturel de Chirac.

 

Chirac et Macron sont fondamentalement et viscéralement des hommes de droite ; toutefois, l’un et l’autre n’ont pas hésité à instrumentaliser la gauche pour accéder plus vite au pouvoir, l’un contre Valéry Giscard d’Estaing, l’autre en entrant dans le gouvernement Hollande.

 

Les commentateurs unanimes vantent la chaleur de Chirac dans toutes ses relations humaines ; celle de Macron ne semble pas instinctive, loin s’en faut, mais notre président actuel a très bien compris, peut-être en méditant sur l’exemple de Chirac, que l’empathie, fût-elle affectée, est un instrument efficace au service du pouvoir.

 

Chirac et Macron se sont fait élire sur des propositions fortes et enthousiasmantes, probablement sincères ; l’un et l’autre se sont trouvés confrontés au « principe de réalité » ; face à la réaction violente du peuple, Chirac a cru bon de dissoudre l’Assemblée Nationale et a dû accepter la cohabitation ; Macron a vu son élan brisé par les « gilets jaunes » ; l’un et l’autre ont alors compris que le peuple français a besoin d’être câliné et d’entendre des paroles rassurantes ; l’un et l’autre ont continué, et l’autre continue encore, à promettre monts et merveilles mais sans rien faire, ou presque.

 

Au deuxième tour d’une présidentielle, Chirac a été confronté à Jean-Marie Le Pen et Macron à sa fille, Marine Le Pen.

 

Chirac et Macron ont compris qu’il était plus facile de tenir des discours « courageux » à l’international que de prendre des décisions nécessaires dans son propre pays ; pour l’un et l’autre, à juste titre, une entente forte avec le gouvernement allemand doit être à la base de la politique européenne de la France ; pour l’un et l’autre, avoir des relations directes avec des chefs d’état influents constitue une promotion à la fois pour le Président en exercice et pour la France.

 

Que restera-t-il de tout cela dans quelques décennies ? La « maison continue à brûler », la dette se creuse, le chômage ne diminue quasiment pas, les fractures, sociales ou sociologiques, s’accentuent, les riches sont de plus en plus riches et donc de plus en plus arrogants, les exigences administratives sont de plus absurdes et tatillonnent, la gouvernance monétaire semble à la dérive, etc. Certes, les progrès technologiques continuent, mais nos responsables politiques n’y sont pour rien, quand ce n’est pas le contraire.

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