Nazisme et écologie

Publié le par Vincent Sévigné

Le point de départ de la majorité des drames mondiaux est une idée excellente ; Hitler a relevé une nation ruinée et au chômage pour la conduire à la Shoah ; le communisme stalinien se basait sur un souhait de « charité universelle » ; le massacre de Constantinople par les Croisés avait pour origine la libération du tombeau du Christ ; dans un registre plus limité, l’église catholique s’appuie sur l’évangile mais se laisse aller à des dérives dont la pédophilie n’est que la partie émergée de l’iceberg. Chaque idéologie, fût-elle bonne au départ, connaît des déviations parfois dramatiques.

 

L’écologie ne saurait échapper à cette règle universelle ; il est bon que le réchauffement climatique et la préservation des espèces deviennent des sujets importants pour les responsables politiques et l’enthousiasme des jeunes en faveur d’une écologie concrète et effective est un signe de responsabilité positif. Mais cet engagement, parfois un peu naïf, présente de réels dangers.

 

Les études scientifiques sur les OGM ou le glyphosate se contredisent, mais enflamment les débats. Il y a plus grave ; si vous avez des fouines ou des bourdons dans votre grenier ou votre environnement immédiat, théoriquement, vous devez les laisser vivre car ce sont des espèces protégées ; avec de jeunes enfants, la cohabitation peut s’avérer difficile et vous obliger à vous mettre hors-la-loi pour vous assurer un espace vital minimal. Il y a plus grave : pour un éleveur, voir son troupeau de brebis et d’agneaux innocents égorgés par un loup même pas affamé, constitue une douleur violente et injuste pour lequel il ne reçoit aucune compensation ; la perte du troupeau est indemnisée, pas le traumatisme.

 

Il y a plus grave : la construction de l’aéroport de NDL était écologique à tous points de vue, on l’a souvent dit : attendons paisiblement qu’un avion s’écrase sur la ville de Nantes pour confirmer cette évidence.

 

Il y a plus grave ; les éoliennes provoquent des nuisances considérables ; sur terre, ce sont les propriétaires qui sont indemnisés, pas les proches ; sur mer, les dégradations d’écosystèmes ancestraux sont plus qu’inquiétantes ; il est évident que le renforcement de l’appel à l’énergie éolienne est purement idéologique, voire politicien ; à ce jour, aucun bilan écologique sérieux n’a été fait pour soupeser les avantages et les inconvénients de cette orientation.

 

Il y a plus grave ; l’incitation à tout miser sur les véhicules électriques conduit à se désintéresser des améliorations potentielles sur les véhicules à essence ou au diesel ; or, dans ce domaine, des progrès fabuleux ont été effectués et, surtout, les marges d’amélioration probablement possibles sont énormes ; par ailleurs, qui va fournir l’électricité et comment va-t-elle être transportée ? Là encore, aucun bilan prospectif global sérieux n’a été entrepris alors que l’on sait assez bien quels seront les besoins dans 20 ou 40 ans.

 

Il y a plus grave ; en matière d’énergie nucléaire et de protection contre ses risques, la France était l’un des pays les plus en avance ; or, en ce qui concerne le réchauffement climatique, parmi les énergies disponibles non déjà saturées, l’énergie nucléaire est la moins polluante ; une vision écologique infantile a bridé cette avancée technologique française qui aurait pu, ou plutôt aurait dû, être exportée au bénéfice de toute la planète ; est-ce que le drame de Fukushima aurait été évité ? Probablement pas, les Japonais sont trop orgueilleux pour accepter des conseils (voire l’affaire Carlos Ghosn) ; est-ce que la catastrophe de Tchernobyl aurait été évitée ? Probablement. De plus, et surtout, la France a, peu à peu, perdu sa maîtrise technologique de la gestion des centrales nucléaires classiques, maîtrise dont elle pourrait faire profiter le monde entier, ne serait-ce que pour la mise au point de normes réalistes.

 

Et il y a encore plus grave : Greenpeace se permet d’approcher des centrales nucléaires françaises à l’aide de drones ou de kamikazes inconscients, avec le soutien de la foule béate ; les normes de sécurité à l’intérieur de Greenpeace sont-elles suffisantes pour nous assurer qu’aucun terroriste ne profitera des informations ou des opportunités ainsi offertes – si on croit que c’est un employé de Greenpeace, on laisse faire – pour provoquer un drame majeur ?

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