Facebook ???

Publié le par Vincent Sévigné

Zuckerberg est-il potentiellement aussi dangereux que ne le furent Pol Pot, Staline ou même Hitler ? Rappelons que le Führer aurait pu ne pas aller jusqu’à la Shoah. La fortune du PDG de Facebook oscille entre 60 et 75 milliards de dollars ce qui le situe aux environs de la sixième plus grosse fortune mondiale : cet état de fait donne, à lui seul, des pouvoirs exceptionnels.

 

Monsieur Zuckerberg a été convoqué plusieurs fois par des commissions d’enquêtes américaines parce que son entreprise ne respecte pas suffisamment la protection des données personnelles de ses clients ; le patron de Facebook a promis qu’il allait améliorer les mécanismes de protection ; en fait, la situation empire compte tenu des améliorations technologiques des algorithmes utilisés par Facebook.

 

Rappelons brièvement le cœur du problème : il y a probablement – on ne peut pas vraiment le vérifier – plus de 2 milliards d’utilisateurs distincts de Facebook ; cette société a donc des informations précises sur plus du sixième de la population de la planète, notamment le réseau des amis de chacun ; de plus, Facebook peut lancer des campagnes publicitaires ciblées ; on dit que Facebook a eu un rôle déterminant dans l’élection de Donald Trump. Il est également possible de lancer des fake news « grâce à » Facebook.

 

Mais Mark Zuckerberg ne s’arrête pas là ; il veut créer sa propre monnaie et organiser des transferts d’argent dans ladite monnaie ; cela va accroître sa fortune, et donc son pouvoir ; cela va aussi augmenter considérablement ses informations sur tous ceux qui accepteront d’utiliser cette monnaie ; mais il y a beaucoup plus grave : si monsieur Zuckerberg le souhaite, il sera techniquement impossible de vérifier ce qui se passe au sein de ces transactions ; c’est donc la porte ouverte à toutes les combines imaginables. Bref, un pouvoir démentiel, le mot n’est pas trop fort. Comme noté plus haut, il ne semble pas que le jeune Mark Zuckerberg soit un parangon de rigueur morale ; mais il y a beaucoup plus grave : l’Histoire nous apprend que toute possibilité dévastatrice devient, un jour, une réalité bien concrète.

 

Une puissance aussi terrifiante ne doit pas rester aux mains d’une société indépendante dont la direction peut connaître les pires dérives. Certains hauts responsables américains, telle Elizabeth Warren, candidate démocrate, pensent qu’il faut démanteler Facebook pour diminuer son pouvoir. Selon moi, cela ne suffit pas : le pouvoir de « battre monnaie » doit être réservé aux états et les flux financiers doivent pouvoir être contrôlés par des organismes publics mandatés. Il est indispensable que la France proteste vigoureusement contre ce résistible futur dictateur et, s’il le faut, aille jusqu’à demander la réunion du Conseil de Sécurité pour s’opposer à ce danger majeur pour la planète. Si la France se montre suffisamment convaincante, je ne suis pas sûr que Donald Trump défendra vigoureusement Mark Zuckerberg car cela pourrait lui coûter très cher électoralement. Si notre Président ne s’oriente pas dans cette voie, c’est une excellente occasion pour toutes les oppositions de s’unir contre le « valet des multinationales ». Rappelons que, le 10 mai, notre Président a reçu monsieur Zuckerberg avec un large sourire.

 

Par ailleurs, je dis depuis longtemps qu’il faut mettre une TVA à 100 % pour toutes les publicités – quitte à soutenir par ailleurs les secteurs ainsi fragilisés, TVA qui doit être encaissée par le pays des ressortissants ciblés par la susdite publicité ; cette TVA concernerait notamment les recettes publicitaires de Facebook ciblant les Français ; ce n’est pas un problème technique mais un choix politique ; là encore, tout ou partie des oppositions pourraient mettre la pression sur notre Président. Il y a urgence.

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