Rénover l’église catholique, première piste

Publié le par Vincent Sévigné

Les scandales qui éclaboussent la sainte église catholique romaine ne sont que la partie émergée de l’iceberg ; si ladite église ne « profite »  pas de cet appel du ciel, via la société civile, pour se rénover en profondeur, comme les grands prêtres au temps du Christ, elle va vers sa perte. Je vais prendre une comparaison, imparfaite ; les jihadistes terroristes sont le produit ultime d’un enseignement mal compris du Prophète ; pour combattre ce fléau, des intellectuels musulmans reviennent à la source, le Coran, pour bien l’interpréter aujourd’hui. De nombreux catholiques, consacrés ou laïcs, essaient d’amorcer la rénovation précitée ; selon moi, cette rénovation doit s’appuyer sur une relecture saine de l’évangile.

 

Dans Mathieu (16 : 19), Jésus affirme : « tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église, ... ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux. » Jésus, qui prévoit sa mort, organise le fonctionnement ultérieur de sa petite communauté ; il connaît les rivalités entre ses disciples ; lÉglise naissante a besoin d’un chef et elle aura à faire des choix, à prendre des décisions « qui lient et qui délient », notamment par rapport à la loi de Moïse. Il me semble évident que cette affirmation du Christ ne doit pas être comprise comme une promesse d’infaillibilité « supra-idéologique » ; des Croisades à l’Inquisition, en passant par Galilée, la suite de l’Histoire l’a suffisamment prouvé.

 

L’épanouissement des pays en voie de développement a toujours été l’un de mes souhaits prioritaires ; à peine marié, j’ai imposé à mon épouse d’aller en coopération ; beaucoup plus tard, j’ai fait passer des thèses à de jeunes algériens : former des formateurs m’a semblé faire partie des priorités ; et pourtant, ou grâce à cela, à tort ou à raison, mes convictions, en matière d’immigration, sont assez proches de celles de Marine Le Pen ; dans ce domaine, entre autres, je me crois aussi compétent que le pape ; des millions d’hommes et de femmes pensent, eux aussi, que, sur tel ou tel point, ils sont aussi bien éclairés que le pape et ceci à la lumière de l’évangile, implicitement ou explicitement.

 

Que le pape et les cardinaux cessent donc de pontifier inopportunément ; qu’ils rendent à César - la société civile - ce qui lui revient ; les évêques – y compris le pape - de la sainte église catholique romaine ne sont pas plus compétents en matière d’économie, de sexualité, de bioéthique ou de psychanalyse qu’en matière d’astronomie ; on a déjà dit que cette incompétence du magistère romain recouvre tous les domaines temporels : lutte contre la pédophilie, homosexualité, GPA, contrôle des naissances, avortement, place de la femme, pression sur les plus faibles (comme dans les sectes), malthusianisme, accueil des migrants, guerre, bombe atomique, … Cette première piste ne suffira pas pour rénover l’église catholique, loin s’en faut, mais, à elle seule, elle fera l’objet de nombreux combats.

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