Le pape François se trompe

Publié le par Vincent Sévigné

Ce qui s’est passé aujourd’hui, mercredi 10 octobre, à Saint Pierre de Rome est beaucoup plus que triste : c’est une erreur grave. Des millions de femmes ont eu recours à l’avortement dans l’abîme d’une profonde détresse : leur dire qu’elles ont fait appel à « un tueur à gages » relève d’un mépris intolérable. Or, et c’est peut-être cela le plus grave, le pape François a tout misé sur la compassion, une vertu universelle et très à la mode ; alors, cela veut-il dire que cette ligne de conduite ne venait pas du cœur mais n’était que de la com’ ?

 

Le pape n’a pas giflé des millions de femmes traumatisées dans le couloir d’un avion mais, au contraire, « ex cathedra », face à la foule. Et bien, il faut absolument que la foule des laïques chrétiens proteste violemment contre ce tsunami inexcusable ; leur silence collectif serait un aveu de cléricalisme qui coûterait fort cher à la crédibilité de l’un des « peuples de Dieu ».

 

Ceci dit, il me semble normal de rappeler mon point de vue personnel sur l’avortement : ce n’est qu’un avis, parmi d’autre. Simone Veil a commencé son plaidoyer par « un avortement est toujours un drame » ; toujours, peut-être pas ; mais souvent, très souvent, trop souvent, certainement ; face à ce drame, la première réaction doit être la compassion. Au niveau de la loi, je pense que le droit d’une femme à l’avortement devrait être inscrit dans la Constitution comme étant un droit inaliénable.

 

Cela signifie-t-il que je suis un « fan » de l’avortement ? Non, bien au contraire ; je pense qu’une femme qui abuse de l’avortement détruit son propre cœur et son aptitude à transmettre l’amour gratuit, avec des conséquences inéluctables sur la psychologie des ses fils. Je pense qu’un soignant, médecin ou autre, doit avoir le droit de refuser de pratiquer un avortement, surtout s’il connaît la patiente et s’il sait à quel point ce meurtre, car c’en est un, va la marquer, parfois inconsciemment. Je pense que minimiser la gravité de cet acte irréversible, par exemple dans un planning familial, est une erreur.

 

Et si une femme envisage d’avorter et vient me demander conseil ? Je lui dirai : « parle à ton enfant ; explique lui que ce n’est pas seulement pour toi, mais aussi pour lui ; si tu es sincère et s’il y a un autre monde, quelle que soit ta décision, dans cet autre monde, c’est cet enfant qui te défendra, toujours. » Dieu aurait pu, avec des pierres, susciter des enfants à Abraham ; mais, justement, il a préféré offrir à chaque enfant une mère qui puisse l’accueillir, pendant neuf mois, avec amour; et si cette mère ne peut pas offrir cette tendresse …

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