Bruno Le Maire

Publié le par Vincent Sévigné

Un énarque bateleur qui croit encore qu'il suffit de hurler pour être crédible. Son dernier livre, « Ne vous résignez pas ! », est un flot d'imprécations contre les erreurs des responsables politiques. Mais que propose-t-il à la place ? Du vent !

Car là est la première lacune de ce livre : l'absence totale de propositions précises pour amorcer les réformes de fond. Certes, ici ou là, quelques pistes annexes, valables ou contestables, sont proposées, mais rien concernant l'essentiel.

Confier « Pôle emploi » au privé (p. 75) : par quelle technique ? Passer du collège unique au collège diversifié (p. 94) : comment procéder concrètement ? Réserver les HLM à ceux qui en ont vraiment besoin (p. 113) : par quel miracle ? Simplifier le droit du travail (p. 141) : par où amorcer ce travail d'Hercule ? Donner plus de moyens et plus de pouvoirs aux magistrats (p. 125) : lesquels ?

Bruno Le Maire se croit-il honnête et sincère ? J'ai la naïveté d'espérer que oui : au moins autant que les autres. Les faits de vie qu'il rapporte sont bien vus et significatifs. Mais cela ne suffit pas.

En ce qui concerne la dette, Bruno Le Maire propose d'augmenter le nombre de places dans les prisons, le budget de la défense, les aides aux handicapés : par contre, ses « suggestions » pour faire des économies sont aussi floues que peu contraignantes.

Mais, selon moi, il y a encore pire. Monsieur Le Maire rejette, implicitement, la responsabilité de la situation actuelle sur l'administration. Or, celle-ci ne fait que ce que demandent les hommes politiques. Et il est clair que c'est bien sur les apparatchiks politiques que Bruno Le Maire compte s'appuyer pour « sauver la France ». La catastrophe est assurée.

Par ailleurs, sauf erreur de ma part, monsieur Le Maire n'a pas une seule phrase pour s'inquiéter des bénéfices non taxés des multinationales et du pouvoir croissant des plus riches.

J'ajoute, pour l'anecdote, que, sur le plan international, les options de monsieur Le Maire sont presque toutes à l'opposé des miennes, ce qui est tout de même assez exceptionnel.

Monsieur Le Maire est jeune : est-il encore amendable ? En dépit de mon optimisme inconditionnel, j'ai beaucoup de mal à l'espérer.

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