Le livre de Philippe de Villiers

Publié le par Vincent Sévigné

« Le moment est venu de dire ce que j'ai vu »

Trois conseils.

Premier conseil : qui que vous soyez, achetez ce livre. C'est une mine d'or. Une foule d'informations précises que vous ne trouverez nulle part ailleurs, même pas dans le « Canard enchaîné ». De plus, la source est sûre : vu son « parcours », cet auteur ne peut pas être un imposteur.

Deuxième conseil : si vous disposez de peu de temps, allez directement au chapitre XXXIII, « La Transocéanie » (page 317 et suivantes avec la clef page 322). Si cette fresque vous semble surréaliste, changez de lecture et offrez votre livre à un autre, ami ou ennemi selon votre sensibilité. Par contre, si cet état des lieux vous révèle ce que vous soupçonniez plus ou moins confusément, alors, c'est l'ensemble du livre qu'il vous faudra parcourir pour comprendre comment tout s'enchaîne.

Troisième conseil : si un passage vous irrite, ne changez pas de livre mais tournez quelques pages pour changer de chapitre. Il est vrai, et ce n'est pas nouveau, que le manichéisme de Philippe de Villiers est parfois (souvent?) trop réducteur.

Mes points de désaccord.

L'euro (page 240 et suivantes). En soi, l'euro est une force irremplaçable. C'est son utilisation qu'il faut revoir.

Le regroupement familial (page 255 et suivantes). Que certains décideurs l'aient encouragé pour des raisons économiques, je veux bien le croire. Mais, pour le Français moyen, cette orientation relevait de l'altruisme naïf et non d'un calcul mesquin : il est dangereux et malsain de ne pas rappeler cette évidence.

L'avortement (page 263 et suivantes). Il faudrait informer sur les risques physiologiques et psychologiques du recours précoce et/ou abusif à l'avortement. Mais les excès actuels ne suffisent pas pour idéaliser la « belle époque » des « faiseuses d'anges ».

L'islam (page 305 et suivantes, notamment 312). Il faudrait cesser de parler de « l'islam modéré ». En simplifiant, il y a l'islam authentique et l'islam radicalisé, et donc hérétique. Pour un vrai croyant, seul le Coran est sacré. La vie du Prophète doit être relue au vu des mœurs et des critères de l'époque. L'islam authentique, même s'il est majoritaire, peut apporter la paix : l'Histoire le montre. L'islam radicalisé est, par essence, porteur de divisions et donc de guerres. Par ailleurs, quand on parle du Coran, il est indispensable de ne pas faire de contre-sens ; le Coran est très clair et le précise dans un grand nombre de sourates : l'infidèle est celui qui ne prie pas, qui ne fait pas l'aumône, qui n'aide pas son prochain en fonction de ses moyens.

Au-delà de ces réserves, qui ne sont pas anodines, je suis en total accord sur l'essentiel : le capitalisme pur et dur est, à l'échelle mondiale, aussi dangereux que ne le furent le nazisme ou le communisme stalinien. Toutes les décisions importantes, y compris vis-à-vis de l'immigration et de la Russie, doivent donc être analysées avec ce panorama en toile de fond.

Un dernier conseil : avant de quitter cette terre, allez au Puy du Fou, de préférence avec vos enfants ou vos petits-enfants. Mais, quel que soit votre âge et votre état de santé, si vous ne vibrez pas au plus profond de votre être, c'est que vous n'avez plus de racines ; vous êtes déjà un arbre mort, ou un robot.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article