Europe, migrants, la réponse de Hollande

Publié le par Vincent Sévigné

Mercredi, François Hollande et Angela Merkel ont jugé bon d'affirmer leur solidarité devant le parlement européen : l'exercice fut quelque peu laborieux.

Marine Le Pen avait promis de saisir cette occasion pour interpeller le président de la république française. Elle a tenu parole. Elle a montré qu'elle était bien la fille de son père mais avec sa propre « sensibilité ». Des dérapages tout aussi dévastateurs, François Hollande étant salué comme le vice-chancelier d'Angela Merkel, mais juridiquement peu attaquables. Des accents germanophobes et « anti-Merkel » extrêmement violents sur le fond mais tolérables sur la forme.

Bref, une mignardise axée sur les thèmes directeurs de Marine Le Pen pour les campagnes de 2015 et de 2017 : la lutte contre l'immigration, le rejet du leadership étouffant de l'Allemagne, le retour à l'Europe des peuples, ... Rien de très surprenant.

En réponse, François Hollande, qui savait à quoi s'en tenir, a revêtu le costume gaullien qu'il affectionne et il s'est fait applaudir.

Mais, sur le fond, que faut-il penser de la tirade de François Hollande ? L'idée centrale n'en est pas nouvelle, mais est-elle fiable ? L'Europe (du traité de Lisbonne), avec comme moteur « l'amitié franco-allemande », est un rempart contre la guerre.

Ouais ? Et bien cela reste à prouver et les europhiles auraient bien tort de trop tirer sur cette corde usée qui risque fort de leur claquer dans les mains.

La commission de Bruxelles est perçue comme une entrave et non comme une étrave. L'entrée dans l'Europe a été terrible pour le sort du peuple grec et le pire est à venir : les bijoux de famille sont bradés au profit du capitalisme pur et dur. Il y a encore plus inquiétant : les acquéreurs sont parfois germaniques avec tous les souvenirs que cela peut faire ressurgir. La situation de l'Ukraine est tout aussi dramatique et son effondrement pèsera beaucoup plus lourd. Le « sauvetage » de l'Espagne et du Portugal se fait au détriment du « petit peuple ». C'est une mise en demeure analogue qui attend la France : je doute de sa docilité. Il faudra choisir entre l'abolition des privilèges injustifiés ou une guerre civile plus ou moins larvée.

Que l'on soit, ou non, croyant, la seule paix qui tienne est celle qui s'inscrit dans les cœurs. L'appartenance à un même ensemble « juridique » ne suffit pas pour préserver de la violence : Cambodge, Rwanda, ex-Yougoslavie, …

Et Angela Merkel ? De Churchill à de Gaulle, tous les grands chefs d'état ont commis, parfois, de lourdes erreurs. La première réaction d'Angela face à l'afflux des réfugiés en est une mais je gage que, avec l'aide du peuple allemand, elle saura rebondir. Par contre, je ne parierais pas un kopeck sur le « redressement personnel» de François Hollande. Cela ne veut pas dire qu'il ne sera pas réélu : cela dépendra de l'alternative qui sera proposée au peuple de France.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article