Tiers payant

Publié le par Vincent Sévigné

Vingt mille manifestants selon la police, quarante mille selon les organisateurs : quoi qu'il en soit, la mobilisation est exceptionnelle et, selon l'auteur de ce commentaire, tout à fait justifiée.

Le premier grief contre le tiers payant est d'augmenter la charge administrative des personnels de santé libéraux, point que personne ne conteste : le rôle d'un médecin est de soigner, pas de remplir des papiers, quant au fond inutiles. Le second grief est d'inciter à utiliser les services de santé sans retenue.

Or, il est très facile de mettre en place une réforme qui tienne compte de ces deux griefs. Pour éviter la paperasserie inutile, il suffirait d'instituer un organisme unique, à l'échelon national, chargé de payer tous les soins de santé « libéraux ». C'est cet organisme qui serait habilité à se retourner vers la sécurité sociale et les mutuelles pour se faire rembourser les frais engagés par les patients. Cet organisme serait évidemment bien placé pour jauger les abus et, éventuellement, imposer des freins aux divers excès.

Pourquoi une telle solution, évidente, n'est-elle pas envisagée. Sur le fond la gauche veut s'appuyer sur une apparence de générosité sociale pour orienter l'organisation de la santé vers un système de type soviétique. C'est, par exemple, l'asphyxie lente de tous les professionnels libéraux au profit d'un corps de fonctionnaires. L'issue quasi inéluctable d'un tel nivellement sera d'imposer le choix du médecin en fonction du lieu d'habitation comme c'est le cas, aujourd'hui, pour le choix du collège ou du lycée.

Une remarque « anecdotique » : certains disent que le système du tiers payant « marche bien » pour l'hôpital. Cet argument est absurde : on ne peut pas comparer un médecin isolé avec une structure hospitalière qui dispose d'un personnel administratif (trop) conséquent. Les Français sont de plus en plus écoeurés par les responsables, politiques, médiatiques ou syndicaux, qui « mentent » en utilisant des arguments irrecevables.

Notons enfin que le tiers payant socialiste est antisocial puisqu'il défavorise essentiellement les personnels de santé qui acceptent d'exercer leur sacerdoce au profit des plus démunis.

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