Le confinement du 18 mars

Publié le par Vincent Sévigné

Les mesures de confinement annoncées le 18 mars sonnent le glas du « pari » de Macron, à moins que ce ne soit la confirmation de son cynisme (voir plus bas). Ceci dit, je souscris pleinement à ces mesures ; on ne pouvait pas faire moins et « ouvrir le plein air » tout en demandant la prudence en intérieur est, aux détails près, la bonne stratégie.

Mais ce que je dis là ne modifie en rien ce que j’ai affirmé dans mes précédents billets et dont je me permets de rappeler l’essentiel. Les mesures du 18 mars n’auront d’effets, au plus tôt, qu’après Pâques ; d’ici là, les morts et les covids longs vont s’accumuler inexorablement.

L’épidémie est hors de contrôle ; les services de réanimation sont débordés ; l’un des rôles des médecins sera de « choisir » les patients que l’on soigne efficacement et ceux auxquels on offre des substituts homéopathiques ; Jean Castex lui-même l’a clairement expliqué, même si cet aspect de son discours a été, jusqu’ici, peu commenté par les médias. Je ne peux que rappeler mon conseil du précédent billet : si vous êtes fragile, redoublez de prudence, au moins pendant quarante jours.

Le « pari » de Macron était-il « raisonnable » ? J’ai déjà répondu non ; depuis la fin du mois de janvier, l’évolution de l’épidémie est, statistiquement, rigoureusement conforme à ce que l’on pouvait prévoir dès cette date ; peut-être que certains épidémiologistes ne l’avaient pas perçu, mais, avec un peu d’observation, c’était évident ; j’ai déjà expliqué qu’il y a eu la flambée des « imprudents » qui s’est arrêtée par immunité collective (des « imprudents ») ; cet arrêt a pu faire croire à un plateau ; mais, évidemment, l’épidémie continuait à se propager, à bas bruit, dans l’ensemble de la population ; on voit le résultat aujourd’hui.

Une petite remarque sur le terme « imprudent » ; il doit être compris au sens de « non prudent » ; il y a des imprudents par nature ; mais il y a aussi des non prudents par nécessité : quand on est fragile et que l’on vit dans le même appartement que des adultes qui travaillent en présentiel et des enfants qui vont à l’école, il est bien difficile de porter un masque à l’intérieur de l’appartement et de manger à une table à part.

Alors, notre président a-t-il été mal informé par des « savants » incompétents ? Ou bien a-t-il choisi d’écouter les « savants » qui lui serinaient une musique agréable ; monsieur Macron est le héraut du grand capital ; avouer qu’il fait passer les dividendes du grand capital avant la santé des plus fragiles serait impopulaire ; mettre cela sur le compte d’une erreur de diagnostic est beaucoup plus facile à faire avaler ; d’ailleurs, la plupart des médias au service du grand capital nous explique que, sur le fond, le « pari » de monsieur Macron était parfaitement légitime.

Quand on arrive à un tel niveau collectif de mauvaise foi, peut-on croire que l’on soit encore en démocratie ?

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