Macron, égal à lui-même

Publié le par Vincent Sévigné

 

Le dernier discours de notre président confirme sa stabilité interne : baratineur, brouillon, soucieux de son aura, paresseux sur le fond ; un constat inquiétant si la pandémie redémarre.

Le passage le plus important concerne le soutien apporté aux forces de l’ordre ; cette mise au point, indispensable, ne saurait innocenter monsieur Macron de sa responsabilité personnelle dans ce délitement de la nation ; le vrai patron de l’Intérieur, c’est lui ; c’est lui qui a choisi Castaner et qui n’a pas su le contrôler ; c’est lui qui a laissé les CRS agresser les gilets jaunes quand ils étaient encore pacifiques ; c’est lui qui ne donne pas de consignes claires aux policiers relativement aux interpellations.

Affirmer que la République « n’effacera aucune trace de son histoire » est également une heureuse initiative même si, sur le fond, elle s’impose ; le peuple français n’a pas à rougir de son histoire et ses fautes à sa gauche équilibrent largement ses erreurs à sa droite.

Annoncer, au dernier moment, des décisions fondamentales est absurde ; l’objectif probable est de satisfaire la gloriole d’Emmanuel qui peut plastronner : « moi, je ... » ; il aurait fallu informer plus tôt que l’Île de France allait passer au vert pour faciliter l’organisation de chacun, notamment celle des restaurateurs et hôteliers.

Il est tout aussi ridicule d’imposer le retour obligatoire en classe le 22 juin alors que les nouveaux protocoles ne sont même pas prêts ; certains parents ont mis en place des substituts à l’enseignement : pourquoi détruire ces ébauches qui seront peut-être fort utiles à la rentrée de septembre ; plus généralement, dans leur ensemble, les parents ne savent pas si leurs rejetons pourront être effectivement accueillis à l’école dans de bonnes conditions : l’intervention de notre Emmanuel ne peut qu’accroître leur désarroi. Le retour à l’école fin juin aurait pu constituer un bon test pour la rentrée de septembre s’il avait été soigneusement préparé ; là, c’est exactement le contraire qui va se produire.

Le satisfecit pour l’action passée du gouvernement lors de cette crise imprévisible est encore plus ridicule : chacun sait ce qu’il en est réellement. Le déconfinement imposé dans les EHPAD est une erreur ; il fallait laisser à chaque responsable la liberté d’ajuster au mieux une gestion délicate. Le baratin sur une économie souveraine, écologique et solidaire est plus flou que jamais. La tirade promettant un investissement massif pour l’instruction, la formation et les emplois de la jeunesse est tout aussi fumeuse.

Bref, tout cela est fort inquiétant ; notre président n’est pas du tout prêt à affronter une deuxième vague.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article