L’être et le paraître

Publié le par Vincent Sévigné

Face à l’affaire Griveaux, Anne Hidalgo, Rachida Dati et beaucoup d’autres jouent les vierges effarouchées ; ce n’est pas du tout mon point de vue, si j’ose dire ; je me sens beaucoup plus proche de Marine Le Pen ou de Michèle Cotta ; Benjamin Griveaux, ancien proche de Dominique Strauss-Kahn, a commis une faute grave, entre orgueil et inconscience coupable.

 

Comme beaucoup, je ne suis pas sûr que l’on soit encore en démocratie ; quelle est alors notre dernière liberté ? Internet ! Certes, il faut peut-être bien préciser quelques évidences pour que nul n’en ignore ; relayer un mail, un tweet ou le nom d’un site porteur d’information interdite est aussi grave que d’initialiser ladite information ; dans ce registre, selon moi, Joachim Son-Forget (plus de 60 000 abonnés) devrait être lourdement condamné. De plus, quand il y a délit, la justice doit pouvoir accéder au responsable de cette infraction : ceci n’est pas du tout la même chose que d’imposer la transparence totale de ceux qui émettent sur Internet.

 

En France, le climat est délétère ; c’est le gouvernement actuel qui est le premier responsable de cet état de fait ; par aveuglement, il a suscité l’embrasement des gilets jaunes ; il a appris aux CRS à casser les manifs pacifiques ce qui a durci la contestation ; par bêtise, ou par orgueil, il a laissé la CFDT soutenir la grève alors que ce syndicat était d’accord avec le cœur de la réforme des retraites : une grève qui a été un calvaire pour les plus faibles ; il a contre lui les avocats dont le régime de retraites est à l’équilibre ; etc.

 

L’amateurisme de notre président est de plus en plus flagrant : la réforme des retraites complètement bâclée en est l’exemple le plus emblématique ; « en même temps », monsieur Macron prétend préparer des projets grandioses pour l’avenir ; Marine Le Pen réussirait-elle à faire pire ? La dette va exploser ; les grèves, parfois légitimes, se multiplient ; le chômage diminue mais c’est au profit d’emplois précaires ; et les réformes simples et utiles ne sont pas faites.

 

Il est également intéressant de méditer sur l’étendue de l’hécatombe : François Bayrou, François de Rugy, Richard Ferrand, Jean-Paul Delevoie, Benjamin Griveaux, et les sous-fifres ; sans parler de Gérard Collomb qui n’a rien à se reprocher mais qui a tout de même prudemment quitté le gouvernement ; de plus, si monsieur Macron n’avait pas été président de la République, l’affaire Alexandre Benalla aurait suffi pour plomber définitivement sa carrière.

 

Enfin, l’affaire Griveaux est symptomatique de responsables politiques arrogants qui se croient au-dessus des lois et qui font passer le paraître avant l’être ; même si ce n’est pas légalement condamnable, c’est probablement cela qui dégoûte le plus le petit peuple de France ; merci Internet !

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