Macron soutient-il les black blocs ?

Publié le par Vincent Sévigné

Hier, lundi 18 novembre 2019, Jordan Bardella, député européen et vice-président du Rassemblement National, considère que le gouvernement actuel « laisse agir délibérément des milices d’extrême gauche » ; l’entité visée est le black bloc, ou les black blocs.

 

Chacun connaît cette mouvance caractérisée par le rejet de l’ordre actuel, par un habillement en noir avec cagoule et par le recours à la violence mais sans chercher à tuer volontairement, ce qui la distingue du terrorisme ; rien ne prouve que le black bloc soit majoritairement composé de milices d’extrême gauche, si tant est que cette expression ait un sens.

 

Que l’on aime, ou non, le parti de madame Le Pen, il faut reconnaître objectivement que l’affirmation précitée de monsieur Bardella a de quoi séduire. L’irruption du black bloc dans la vie publique est relativement récente ; elle connaît une explosion spectaculaire sous le règne de monsieur Macron.

 

Cette violence affichée a un effet de repoussoir extrêmement efficace ; d’une part, cela décrédibilise les autres manifestants infiltrés par le black bloc : sur ce point, les enquêtes d’opinion sont éloquentes ; au début, le peuple français était très favorable au mouvement des gilets jaunes ; d’autre part, cela divise le mouvement infiltré car certains ne veulent pas cautionner implicitement la violence ; enfin, cela fait peur et beaucoup n’osent plus manifester. Du point de vue de la tactique à court terme, le black bloc est un allié de monsieur Castaner beaucoup plus efficace que la police.

 

Un autre point pose question ; les militants du black bloc sont relativement peu nombreux : comment se fait-il que l’on n’arrive pas à les empêcher de casser ? Il est évident que ce choix, si choix il y a, ne vient pas de la police mais du gouvernement politique ; la police, comme l’armée, doit rester sous le contrôle de l’exécutif républicain : c’est la priorité ; elle n’est donc pas responsable des décisions prises par le gouvernement au pouvoir.

 

Enfin, il y a un signe qui ne trompe pas ; de très nombreux commentateurs ont susurré les interrogations précitées : celles-ci sont tellement naturelles ; mais, très vite, ils sont rentrés dans le rang ; les médias appartiennent au grand capital, lequel soutient Macron à bouts de bras : si on veut garder son statut de journaliste, il y a des domaines où l’on n’a pas le droit de dévoiler l’infamie.

 

À long terme, cela pourrait coûter très cher au pouvoir en place ; dans l’immédiat cela renforce le black bloc qui recrute au-delà de ses espérances, notamment auprès de certains gilets jaunes.

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