L’archipel français

Publié le par Vincent Sévigné

Je viens de terminer « L’archipel français » de Jérôme Fourquet ; j’avoue que la couverture surmédiatisée dont cet ouvrage bénéficie m’irrite un peu ; ceci dit, c’est tout de même un livre très intéressant ; je ne suis d’accord ni avec le titre, ni avec la conclusion, mais c’est une étude statistique de fond sur laquelle on peut s’appuyer.

 

Je ne crois pas du tout à « l’archipel français » ; au contraire, selon moi, le livre de monsieur Fourquet prouve que notre peuple se structure de façon durable et, parfois, saine ; par ailleurs, le thème majeur du livre, ce n’est pas l’archipel mais les réactions de la France face à l’irruption massive des « arabo-musulmans » ; peut-être que monsieur Fourquet ne pouvait pas le dire ainsi de peur d’être cloué au pilori par les bobos de gauche ; cet aspect du livre sera commenté dans un autre billet.

 

Pour les français « de longue date », les valeurs judéo-chrétiennes restent le socle sur lequel se fonde notre vivre ensemble ; rappelons que, évidemment, la trilogie « liberté, égalité, fraternité » est partie prenante de ce fondement ; la faille entre les Don Camillo et les Peppone français était artificielle ; il est bon qu’elle soit comblée ; les excès des communismes, et notamment du totalitarisme stalinien, ont facilité ce rapprochement.

 

L’évolution des catholiques est plus lente et moins spectaculaire, mais elle est tout aussi profonde ; certes, il y a encore un nombre important de pratiquants, surtout chez les personnes « âgées », mais, en ce qui concerne la vie concrète, seuls quelques intégristes font encore confiance au magistère de l’institution église catholique ; selon moi, quoi qu’on en dise et sauf miracle surprenant, ce n’est pas le pape actuel qui va améliorer cette défiance légitime. Par ailleurs, la « manif pour tous » était plus une sonnette d’alarme pour dire de n’aller ni trop vite, ni trop loin ; passée cette mise en garde salutaire, le noyau dur se rétrécit rapidement

 

Bref, le consensus républicain est de plus en plus homogène chez les Français « de souche » ; les désaccords sont circonstanciels ; l’appel au secours initial des gilets jaunes a reçu un accueil compréhensif de la part de l’ensemble du peuple français ; le gouvernement a su calmer ce mouvement par des mesures non négligeables puis à le déconsidérer en laissant les plus virulents se radicaliser ; toutefois, désormais, il est clair pour tous qu’augmenter le prix des carburants n’est pas une mesure anodine.

 

J’ai déjà noté que, sur beaucoup de sujets fondamentaux et contrairement aux prises de position officielles, les souhaits de madame Pécresse sont très proches de ceux de madame Le Pen ; les différences portent sur les dirigeants et leur histoire : ce n’est pas une fracture de fond.

 

Si monsieur Macron avait été un peu moins débile, il aurait facilement pu réunir l’essentiel du peuple de France, soit avec le soutien du RN, soit en le siphonnant en reprenant à son compte les adaptations salutaires qu’il propose ; au lieu de cela, notre président s’est lancé dans des réformes inutiles, voire nuisibles, qui ne pouvaient aboutir valablement ; l’issue de 2022 ne se jouera pas en fonction des clivages mais à partir de la crédibilité des candidats ; si « archipel » apparent il y a, les passerelles entre les îles sont multiples et opérationnelles.

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