Qui est Bellamy ?

Publié le par Vincent Sévigné

Selon moi, le plus simple pour cerner le profil politique de François-Xavier Bellamy est de le comparer à François Fillon ; en effet, plus la campagne européenne avance, plus il est évident que monsieur Bellamy vise exactement les mêmes électeurs que ne le faisait monsieur Fillon et espère bien récupérer une bonne partie de ceux-ci ; notamment ses propos, à titre « personnel », concernant l’avortement ou l’affaire Vincent Lambert, veulent rassurer les anciens « marcheurs » de la manif pour tous ; il faut aussi noter que les convictions des susdits électeurs ont évolué.

 

Certes, il y a quelques nuances ; monsieur Fillon bénéficiait d’une solide expérience : cinq ans comme premier ministre, ce n’est pas rien ; au contraire, monsieur Bellamy apparaît comme un novice mais le dégagisme est devenu aussi « in » que la garantie de compétence. Monsieur Fillon s’est laissé déstabiliser par des broutilles ; les humoristes – qui ne l’est pas – notent que les « costards » de Jack Lang ont coûté, au contribuable, presque dix fois plus chers que ceux de François Fillon et celui-ci avait parfaitement le droit de se les faire payer dans le cadre de sa mission ; les arguties concernant les emplois fictifs sont aussi débiles en ce qui concerne Marine Le Pen que pour ce qui fut reproché à François Fillon ; à ce jour, François-Xavier Bellamy est « respecté » par la justice et par ses pairs : on ne connaît donc pas la solidité de son armure ; du moins, son attirance pour l’argent facile ne semble pas démesurée.

 

Comme le note, fort justement, Jordan Bardella, en matière d’immigration, les propositions de monsieur Bellamy se sont alignées sur celles du Rassemblement national ; mais, là encore, c’est le vent de l’Histoire qui a balayé les derniers scrupules des cathos inconscients et qui a donné raison à madame Le Pen ; même la très chrétienne Angela Merkel a dû en convenir.

 

Monsieur Bellamy est-il Macron-compatible ? Sur le fond, oui, évidemment ; leurs désaccords sont circonstanciels ; la meilleurs preuve en est que nombre de politiciens reconnus hésitent entre les deux ralliements : ce n’est pas une décision existentielle au sens philosophique du terme mais un choix guidé par la seule interrogation importante : qui existera encore demain ?

 

Alors, il reste une dernière question : quelle est la différence entre messieurs Bellamy et Macron ? Le second a un bilan ; si ce bilan vous convient, il faut voter pour lui ; sinon, et si vous étiez un fan de Fillon, monsieur Bellamy reste, à ce jour, une option « droite classique » rassurante et peu risquée.

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