La répression policière

Publié le par Vincent Sévigné

Pourquoi charger des manifestants pacifiques ? Pourquoi les médias ne posent-ils pas cette question élémentaire ? Dès le début, les manifestations des gilets n’étaient pas autorisées, et donc interdites ; il était alors légitime de verbaliser, quitte à ne pas faire payer l’amende la première fois mais en relevant le nom du contrevenant pour l’inciter à ne pas récidiver.

 

Le gouvernement a cru plus efficace de provoquer l’affrontement pour déstabiliser les gilets jaunes et pour les discréditer aux yeux de la Nation. Ce qui était de l’inexpérience au début des manifestations devient une erreur grave lors de la 19iéme journée ; à Nice, les gilets jaunes étaient bien moins nombreux que les forces de l’ordre et relativement pacifiques : pourquoi les charger au lieu de les interpeller en douceur ? Ensuite, la justice aurait fait son travail en tenant compte de l’histoire et de la situation de chacun.

 

Pour le reste, je me contente de répéter ce qu’ont noté la plupart des médias, même ceux qui soutiennent notre Président. Pour la 18ième journée, la présence de casseurs était plus ou moins prévue ; pourquoi les avoir laissé faire à un tel point de violence ? Est-ce de l’incompétence caractérisée ? Est-ce pour continuer à discréditer les manifestants au risque de provoquer l’effet inverse ?

 

Enfin, pour la 19ième journée, l’appel à l’armée a été la pire des erreurs ; ou bien, c’était de l’intimidation primaire mais sans suivi d’effet concret ; cela peut marcher la première fois, et encore, mais, comme lorsque l’on crie « au loup ! », si l’appel précité devient une nécessité, plus personne n’y croira ; ou bien, il y avait une véritable volonté d’alléger la tâche des policiers et gendarmes ; mais alors, comme l’ont souligné militaires, médias et responsables politiques, que peut faire un petit groupe de militaires s’il est pris à partie par une horde de casseurs aguerris ? Tirer dans la foule ? Selon moi, le gouvernement doit absolument éviter une telle situation que les casseurs pourraient être tentés d’exploiter magistralement.

 

On nous dit que les casseurs envisagent de revenir mi-avril, lors d’un premier bilan constructif du grand débat ; ils se pourrait que les gilets jaunes, eux aussi, reviennent plus déterminés que jamais ; d’ailleurs, ils étaient relativement nombreux pour leur 19ième journée et une solidarité implicite avec les casseurs s’est mise en place ; notre Président est sur la crête et il a intérêt à bien savoir skier, surtout le samedi, pour se retrouver en terrain calme sans faire de chute ; il va falloir, entre autres, qu’il choisisse et impose une stratégie claire en ce qui concerne l’utilisation des forces de l’ordre.

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