Ghosn, Macron et les gilets jaunes

Publié le par Vincent Sévigné

L’affaire Carlos Ghosn est emblématique de l’attitude des grands patrons, même si elle ne sera probablement pas abordée sous cet angle par la plupart des observateurs. Monsieur Ghosn est incontestablement un dirigeant efficace, compétent et intelligent. Comment a-t-il redressé Nissan, qui était au bord de la faillite ? En y injectant les méthodes de management mises au point chez Renault et, peut-être, aussi, quelques trouvailles technologiques.

 

Aujourd’hui, Nissan est plus puissant que Renault, grâce à Carlos Ghosn ; il est fort probable que la chute de monsieur Ghosn soit un traquenard monté par des Japonais qui veulent, et on les comprend, bénéficier sans partage de ce nouveau statut de leader mondial dans le domaine de la construction automobile ; le rachat de Renault par Nissan est même évoqué. Certes, au début, la direction de Nissan donnera des assurances sur l’avenir de Renault ; mais, très vite, ces précautions oratoires voleront en éclats : en affaires, les Japonais ne sont pas plus tendres que les Allemands.

 

Cette « affaire d’état » est à méditer car elle illustre remarquablement et opportunément la ligne de conduite des grands patrons et des « très riches » en général ; l’époque des « capitaines d’industrie » patriotes et paternalistes est révolue ; les puissants financièrement sont plongés dans la mondialisation pure et dure : seul compte le profit. Comme je l’ai toujours dit, la théorie du « ruissellement », chère à monsieur Macron, est totalement erronée ; les « premiers de cordée » se jalousent entre eux, n’ont comme seule ligne de mire que d’être encore plus riches et se gardent bien d’offrir aux « seconds » les miettes qui tombent de leur table. Par exemple, contrairement à ce que monsieur Macron nous avait promis, le chômage ne baisse quasiment pas.

 

Même si je ne suis pas directement concerné, je partage viscéralement l’amertume des gilets jaunes : l’augmentation des taxes sur les carburants est profondément injuste ; c’est exactement comme cela que l’on prépare le délitement d’un peuple et les révolutions sauvages. Et je redis que prétendre que cette orientation est « écologique » est un mensonge éhonté qui fera beaucoup de mal à la véritable écologie. De même, la flagornerie des médias qui appartiennent aux très riches est de plus en plus mal acceptée par le petit peuple

 

Plus le temps avance, plus je pense sincèrement que monsieur Macron, qui mise tout sur les riches, est en train de démolir la France en profondeur ; or, les vraies grandes réformes sont à venir ; on en reparlera après Noël.

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