Arabie saoudite : quelle histoire !

Publié le par Vincent Sévigné

Certains pensent que M. Jamal Khashoggi a été sommairement torturé puis démembré dans un consulat de son pays ; d’autres vont même jusqu’à suggérer que le nouveau patron de l’Arabie saoudite n’est pas totalement étranger à ce polar plutôt gore. De plus, M. Erdogan, ce parangon de vertu démocratique, se fait un plaisir d’attiser la braise en fournissant moult détails croustillants. Alors, la France peut-elle encore vendre des armes à un pays aussi malsain ? Oui, évidemment !

 

Pourquoi ? Parce qu’il y a bien pire ailleurs et que laver plus blanc que blanc peut conduire à Daech. N’ayons pas la mémoire trop courte. La gauche caviar française n’a pas cesser de critiquer le shah d’Iran jusqu’à son remplacement par l’ayatollah Khomeiny en 1979 : est-ce que les Iraniens, et surtout les Iraniennes, sont plus libres depuis ce changement de régime ?

 

En 2003, au prétexte, infondé, d’armes de destruction massive, George Bush, à la tête d’une coalition, envahit l’Irak et anéantit tous les pouvoirs de l’armée et de l’administration de Saddam Hussein ; les Irakiens sont-ils plus heureux depuis cette irruption d’un éléphant dans leur magasin de porcelaines ? Mouammar Kadhafi n’était pas un saint et ses excentricités étaient de plus en plus inquiétantes ; mais l’anéantissement brutal de son pouvoir a-t-il constitué une véritable délivrance pour son peuple ? Bachar el-Assad a parfaitement assimilé les enseignements des susdits évènements : est-il plus blanc que ses prédécesseurs ?

 

Et chez nous ? Il n’est pas nécessaire de remonter à Robespierre ; en 1940, le front populaire, qui était au pouvoir, a donné les pleins pouvoirs au maréchal Pétain au lieu de faire confiance à de Gaulle, sous-secrétaire d’État à la guerre ; plus récemment, la gauche encore, avec, notamment, Guy Mollet et François Mitterrand , enclenche puis accélère la guerre d’Algérie, il est vrai avec l’accord d’une grande partie de la droite ; mais c’est tout de même la gauche qui a imposé une utilisation systématique de la torture, alors que ladite torture ne faisait absolument pas partie de l’ADN de l’armée française. Tout ce qui précède est aussi incontestable que la shoah.

 

Ni l’Égypte, ni l’Arabie saoudite ne sont des démocraties exemplaires, mais la plupart des autres régimes dictatoriaux sont bien pires ; qui plus est, si Daech s’imposait en Arabie saoudite, ce serait une catastrophe pour le bassin méditerranéen, et donc pour le monde. Laissons donc les princes d’Arabie s’organiser selon des coutumes d’un autre âge.

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