Macron chef de guerre nullissime

Publié le par Vincent Sévigné

L’entourage de monsieur Macron a su lui faire comprendre qu’un vrai service militaire obligatoire pour tous serait un gouffre financier et impossible à mettre en œuvre techniquement. Pour satisfaire sa gloriole, une fois de plus et cela seulement, notre Président se rabat sur un service croupion qui ne servira à rien, coûtera tout de même assez cher et ne peut avoir que des effets pervers.

 

Certains partisans de cette option, à mon avis débile, se souviennent avoir eu des contacts inhabituels lors de leur service militaire ; mais le problème n’est pas d’établir une relation entre un cadre et un ouvrier : la guerre des classes est dépassée. Ce qu’il faudrait, c’est instaurer une véritable osmose entre les musulmans, plus ou moins intégristes, et le bon peuple de France ; or, cela, personne n’en veut et ce n’est pas un mois de cohabitation qui pourra y changer quoi que ce soit. Au temps de la guerre d’Algérie, il n’y avait aucun échange entre les troufions de la métropole et les appelés ou autres harkis de l’Algérie profonde, même après 28 mois de combats communs : je sais de quoi je parle.

 

Par ailleurs, ce n’est pas en un mois que l’on peut redresser une éducation ratée ; par contre, il est vrai que l’on peut espérer quelques radicalisations réussies lors de ce stage à la gloire de notre Président.

 

Le cas de l’avion de combat franco-allemand est encore pire. Dans le passé, l’Allemagne s’est bien gardé d’aider Dassault à fabriquer ou à écouler ses avions de combat ; mais, maintenant que le Rafale se vend bien, l’industrie allemande veut en profiter. La « collaboration » envisagée sera, inéluctablement, un transfert de technologie d’un fleuron français au profit des ingénieurs allemands. L’industrie allemande étant mieux organisée, c’est, à terme, elle qui tirera le plus de bénéfices de cette « coopération » à sens unique, ou presque.

 

N’ayons pas la mémoire trop courte. Le succès technologique d’Airbus est, en grande partie, dû aux compétences scientifiques acquises lors de la mise au point du Concorde. Là encore, l’Allemagne n’a absolument pas soutenu le couple franco-britannique dans cette épopée aérienne. Par contre, l’industrie allemande a su s’immiscer dans la fabrication des Airbus. Qu’a-t-elle donné en échange ? RIEN ! Au contraire : la société Airbus envisage de délocaliser les sites de fabrications en Angleterre au profit d’autres pays européens, dont l’Allemagne. Oui, l’amitié franco-allemande est nécessaire ; mais la naïveté serait un poison qui pourrait envenimer la susdite amitié.

 

N’oublions pas non plus que c’est monsieur Macron, sous Hollande, en novembre 2014, qui a bradé Alstom au profit de General Electric et, indirectement, de Bouygues (voir, par exemple, le « Canard enchaîné » du 28/02/2018 suivi de l’étude détaillée de Médiapart du 21/04/2018). En clair, ce n’est pas l’Allemagne que soutient Macron mais une partie du club des super-capitalistes.

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