Française et daechiste

Publié le par Vincent Sévigné

 

Deux Françaises ont été condamnées, en Syrie, pour des faits de « terrorisme » : l’opinion française doit-elle s’inquiéter pour leur sort ? En d’autres termes, le fait d’être française doit-il être considéré comme une circonstance atténuant la responsabilité ? Je pense que non, au contraire.

 

Disons d’abord que prétendre avoir été « dupée » par son mari est indéfendable ; on savait très bien qu’un homme qui allait en Syrie n’y allait pas pour « enfiler des perles » ; le suivre constituait donc une complicité active, même s’il n’y a pas eu d’engagement militaire direct.

 

Mais revenons à l’essentiel qui, selon moi, n’est pas suffisamment révélé par les médias. En France, et depuis longtemps, personne ne peut ignorer quelles sont les actions de Daech : viols, pillages, destructions de mausolées anciens, rapts d’adolescentes, tortures, exigences absurdes. Il y a plus grave : ces exactions sont perpétrées au prétexte d’un retour à un Islam purifié ; or, le cœur de l’Islam véritable est affirmé au début de presque toutes les sourates : « Au nom du très Clément et très Miséricordieux » ; la clémence, la miséricorde, la compassion, l’altruisme, l’amour de l’Homme sont des caractéristiques intrinsèques d’Allah ; le crime le plus grave de Daech est donc un blasphème ; c’est instrumentaliser la toute puissance divine au profit d’instincts pervers ; orgueil, égoïsme, avarice, sensualité, sadisme, cynisme et, par-dessus tout, paresse intellectuelle.

 

Ce refus de s’informer sérieusement est particulièrement inexcusable dans un pays comme la France ; selon moi, les djihadistes françaises sont encore plus responsables de leurs actes que d’autres élevées dans des terreaux incultes. Certes, on peut espérer que ces criminelles ne soient pas condamnées à mort, ce qui, sur le fond, serait plutôt une faveur ; il est bon que leurs peines soient exécutées en Syrie, dans des conditions matérielles et psychologiques difficiles pour les aider à prendre conscience de la chance qu’elles avaient de vivre dans un pays « démocratique » comme la France, démocratie qu’elles veulent détruire, en espérant que, un jour, l’une d’entre elles reconnaîtra lucidement son erreur et le dira à ses sœurs.

 

Dans un tel contexte, toute « compassion » à leur égard me semble de la tartufferie pour bobos privilégiés et inconscients ; à propos, qui paie les avocats français qui vont les « défendre » en Syrie ?

 

Une dernière remarque « indépendante » de ce qui précède : je me réjouis de voir que le pape lui-même officialise le cléricalisme comme l’une des causes des dérapages de la sainte église catholique romaine, notamment en matière de pédophilie (voir le journal La Croix du 4 juin et mon billet « l’église catholique et la pédophilie » publié le 22 mai).

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