Macron et Trump

Publié le par Vincent Sévigné

Monsieur Trump participera aux cérémonies du 14 juillet : c'est évidemment une bonne nouvelle. Précisons tout de même qu'il ne sera pas là en tant qu'individu mais en tant que Président des Etats-Unis d'Amérique.

 

Le prétexte est astucieux : le centième anniversaire du premier soutien de l'Amérique contre l'Allemagne. S'il y a un domaine qui fait encore recette, c'est bien le fait que ce sont les Etats-Unis qui nous ont sortis des griffes de l'Allemagne nazie. Or, le débarquement de 1917 a eu, en son temps, un rôle psychologique non négligeable et il a servi de précurseur au débarquement de 1944.

 

Sur le fond, la France a tout intérêt à avoir de bons rapports avec le géant américain : amitié ne veut pas dire servilité. D'ailleurs, monsieur Trump est partisan d'un isolationisme modéré, ce qui veut dire qu'il ne viendra pas, en tant que tel, nous imposer sa vision du monde. Quant aux multinationales, c'est un autre problème : c'est au gouvernement français de prendre ses responsabilités.

 

Si Bachar al-Assad utilise des armes chimiques, je suis totalement favorable au fait de répondre par des frappes chirurgicales proportionnées au délit constaté. L'effet psychologique de ces frappes sera évidemment accentué si elles sont cautionnées à la fois par la France et les Etats-Unis. Passer par le Conseil de sécurité n'est pas opportun car la Russie est obligée de soutenir son « allié ». Mais, dans le fond de son cœur, monsieur Poutine sera ravi si des instances responsables empêchent son « allié » d'aller trop loin dans la provocation. Monsieur Poutine est un chef de guerre qui estime et respecte ceux qui savent montrer opportunément leurs muscles.

 

La venue de monsieur Trump en France est évidemment un succès diplomatique pour Emmanuel Macron. Mais, c'est aussi une caution morale non négligeable pour monsieur Trump lui-même. Bref, du gagnant-gagnant.

 

Je dois avouer que je comprends mal l'attitude de monsieur Mélenchon : la base de la démocratie, c'est de respecter le vote des élcteurs, qu'ils soient français ou américains. Je me permets d'ajouter que, en matière de diplomatie internationale, la « réserve »  de monsieur Obama a montré ses limites. La première qualité d'un gendarme, fût-il planétaire, n'est pas la prudence.

 

Enfin, sinon surtout, on a beaucoup plus à craindre l'invasion chinoise que l'irruption du gouvernement américain dans nos affaires intérieures.

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