Fillon, enfin !

Publié le par Vincent Sévigné

Douze jours pour comprendre, en partie, l'évidence ! Mieux vaut tard que jamais, mais cela fait tout de même un peu désordre.

 

Ce nouveau virage est-il irréversible ? Probablement, sauf si la justice s'en mêle. D'une part, il est vrai qu'aucune instance ne peut légalement contester sa légitimité : il est le maître à bord du bateau « Républicains ». D'autre part, son aveu va stopper la descente aux enfers et même lui donner une petite remontée dans les sondages.

 

Ses explications sont-elles convaincantes ? Non. Un exemple, parmi beaucoup d'autres : si son épouse était sa collaboratrice, elle n'était pas l'attachée parlementaire de son suppléant. D'ailleurs, il continue à mettre en cause la justice et les médias : c'est donc qu'il n'est qu'à moitié convaincu de ses erreurs.

 

Peut-il encore être élu en 2017 ? Oui, mais il n'est plus le « super-favori ». Cet épisode va-t-il l'obliger à adoucir son programme ? Oui : il l'a déjà un peu fait.

 

Enfin, et là est l'essentiel, il y a un aspect que j'ai signalé dès le 26 janvier et qui n'a pas du tout été évoqué dans son « acte de contrition de ce jour » : la gloutonnerie des apparatchiks. Si sa désinvolture a déclenché une réaction aussi violente, c'est parce qu'elle est symptomatique d'une attitude collective : les élus, locaux ou nationaux, augmentent, régulièrement et sans vergogne, leurs rémunérations, directes ou indirectes, ainsi que leurs droits et pouvoirs. S'il veut retrouver un peu de crédibilité, monsieur Fillon serait bien avisé de comprendre, enfin, qu'un tel « laisser aller », notamment au niveau des collectivités territoriales, n'est pas compatible avec une exigence de rigueur imposée au reste de la Nation.

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