On nous prend pour des idiots

Publié le par Vincent Sévigné

Oui, je sais : idiots n'est pas le mot approprié mais la décence m'interdit d'utiliser le terme con-sacré qui con-vient.

Les ex-présidents de la République nous coûtent dix millions d'euros par an : l'héroïsme de Hollande va jusqu'à diviser par deux ces privilèges scandaleux avec effet dans cinq ans !

Le « Canard enchaîné » du 5 octobre nous révèle que Jack Lang, héros des plus pauvres, va bénéficier, en plus de l'Institut de monde arabe, d'un bureau et d'un secrétariat à l'hôtel Marigny : ce palais est un bijou inestimable au cœur de Paris. Rappelons que monsieur Lang avait laissé dérouler une banderole « Je suis Charlie » devant l'Institut précité ce qui, à mon avis, est un peu plus qu'une faute de goût quand on connaît les caricatures de Mahomet.

Plus généralement, les conseillers de monsieur Hollande se voient offrir des postes publics rémunérateurs. Et personne, à droite comme à gauche, ne propose de limiter « réellement » le total cumulé des rémunérations perçues par chacun en provenance du public.

Car, et c'est le plus inquiétant, ce n'est pas mieux à droite. Sarkozy s'appuie sur François Baroin, le président de l'association des maires de France : ce n'est pas lui qui va demander des économies aux collectivités territoriales. François Fillon ne cache pas sa sympathie pour les élus locaux.

Dans son « dernier » « clip », Alain Juppé insiste lourdement pour dire que la plupart des responsables politiques sont estimables et ne méritent pas le dénigrement dont ils sont l'objet. Que très peu d'entre eux mettent de l'argent dans leur propre poche de façon illicite, j'en suis convaincu. Par contre, beaucoup n'hésitent pas à augmenter légalement leurs rémunérations. De plus, et surtout, ce sont tout de même bien eux qui ont laissé filer les finances nationales et locales au profit de dépenses souvent non maîtrisées, voire non nécessaires, et de subventions à des « associations » - au sens large - pas toujours indépendantes du pouvoir en place.

Je n'arrive pas à comprendre pourquoi Marine Le Pen altère un programme globalement bon en restant embourbée dans quelques propositions simplistes – retraite à 60 ans sans modulation, suppression de l'AME sans proposition de remplacement – alors que les autres candidats lui déroulent un boulevard pavé de réformes de bon sens, simples, populistes et populaires mais saines et crédibles. Pour justifier son évolution, il lui suffirait de dire qu'elle y est contrainte par l'état scandaleusement déplorable de la France. D'ailleurs, elle a déjà, à juste raison, assouplit sa position vis-à-vis des « 35 heures » là où un consensus raisonnable a été trouvé

Vous allez me dire que je roule pour Marine : ce n'est pas si simple. Si madame Le Pen s'engageait encore plus sur le boulevard précité, cela obligerait les autres candidats à se repositionner. Il est clair que la décision, évoquée au début de ce billet et concernant les ex-présidents, a pour premier but de couper l'herbe sous le pied des autres candidats. Il en va de même de la construction de prisons « décidée » par Hollande et, plus généralement, de la déferlante de cadeaux tous azimuts. Le Président de la République conduit un TGV : Hollande l'utilise comme pédalo, comme tondeuse ou comme traîneau du Père Noël.

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