COP, com et Turquie

Publié le par Vincent Sévigné

La COP21 est-elle d'abord de la com ? Oui, évidemment. Sera-t-elle un succès ? Tout le monde aura intérêt à l'affirmer. Est-elle utile ? Pas vraiment. Est-elle l'événement le plus important de ce début de semaine ? Non. La relance du processus d'adhésion de la Turquie dans l'Union européenne est infiniment plus grave.

Par contre, la « cause écologique » progresse incontestablement. La prise de conscience est mondiale et il faut s'en réjouir. L'ouverture « officielle » de la plus puissante centrale solaire européenne, près de Bordeaux, en est un exemple illustratif.

Au-delà de la grand-messe précitée et de l'engagement de chacun, qu'il faut soutenir, je rappelle ce que je pense de certaines des orientations actuelles. L'abandon du nucléaire, par l'Allemagne, au profit du charbon peut s'avérer bon pour la France, mais c'est une terrible erreur au niveau de la planète. Aujourd'hui, l'énergie nucléaire est la moins polluante. Il est beaucoup trop tôt pour commencer à s'en dispenser. Dans ce domaine, comme dans les autres, la priorité est d'intensifier la recherche.

L'énergie solaire n'est « efficiente » que … s'il y a du soleil ! Les possibilités de stockage sont encore embryonnaires. En France, l'énergie éolienne produite par les particuliers repose sur un système injuste et donc non durable. Ce sont les propriétaires des terrains qui sont rémunérés alors que les riverains ne reçoivent aucun dédommagement pour les nuisances sonores qu'ils subissent.

Et Erdogan ? J'ai déjà dit tout le mal que je pense de ce dictateur bien décidé à poursuivre ses trafics juteux avec Daech et à écraser le peuple kurde, le seul rempart contre Daech actuellement à peu près en phase avec les valeurs des démocraties occidentales. Et Erdogan exige plus que de la com : de l'argent, ce qui est acceptable, et des visas, ce qui est beaucoup plus dangereux. Enfin, il est paradoxal, pour ne pas dire hypocrite, de demander à la Turquie de garder les réfugiés tout en faisant semblant de les accueillir à bras ouverts.

Selon moi, l'entrée de la Turquie au sein de l'Europe serait celle d'un corps étranger qui aurait plus de députés que la France : cela signerait la fin de l'Union européenne, ce qui ne déplairait pas aux Etats-Unis.

Sans aller jusque là, le seul fait de brandir cette menace ne peut que conforter le vote en faveur du parti de Marine Le Pen : je rappelle que, dès le 27 novembre, j'ai pronostiqué que la poussée du Front National serait nettement supérieure à ce que prévoyaient les sondages à l'époque. La gauche et la droite classique jouent les autruches devant le tsunami qui se prépare.

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