Fillon : "Faire"

Publié le par Vincent Sévigné

Toute personne qui s'intéresse à la politique se doit de lire le dernier livre de François Fillon : « Faire ». Parce que Fillon est l'un des ténors incontournables. Parce que son livre est clair, parfois clairvoyant, parfois en « clair obscur », toujours intéressant ; c'est donc une base solide de réflexion. Le considérer comme un aboutissement serait une erreur, et d'abord contre l'intérêt de l'auteur.

Je vais commencer par ce que je cautionne presque sans réserve mais qui n'est pas acquis pour tout le monde.

Les critiques de la gouvernance de François Hollande : elles sont dures, mais justes, parfois cinglantes, jamais hargneuses.

Hormis le bilan du quinquennat de Nicolas Sarkozy, la plupart des analyses de la situation objective, présente ou passée, sont correctes, voire excellentes. Par contre, les solutions proposées me semblent parfois surprenantes.

« Aucune majorité ne reviendra sur le mariage pour les homosexuels » (chapitre XIV page 170)

Il ne faut pas rétablir le service militaire (chapitre XVI page 194) ; pour des raisons techniques, mais aussi psychologiques (voir le billet « Service National Obligatoire » posté le 11 novembre 2014).

Le chapitre XIX sur la géo-diplomatie est lucide et convaincant, parfois visionnaire. Les pays sont comme les hommes : il faut les accepter tels qu'ils sont, gouvernements compris, avant de pouvoir les transformer.

Oui, il faut aider les chrétiens d'Orient (chapitre XX), au nom de la pluralité et donc de la laïcité. Cela pourrait passer par des actions concrètes (accueil de réfugiés, soutien économique voire militaire, …) mais il est encore trop tôt pour le dire.

Oui, la Russie de Vladimir Poutine (chapitre XXI) doit et peut être un partenaire fiable de l'Europe (voir le billet « Mistral et Poutine » posté le 21 décembre 2014), y compris en Syrie. Sur ce point précis, l'hostilité de Laurent Fabius (en général diplomate remarquable) envers Bachar al-Assad est trop simpliste.

Oui, « la révolution numérique ne fait que commencer » (chapitre XXIII) ; François Fillon donne l'impression de savoir de quoi il parle mais tout reste à faire.

Enfin, je tiens à dire que, sur le plan de l'humanité, François Fillon est, de loin, l'homme politique dont je me sens le plus proche. Mais cela n'exclue pas des désaccords, profonds ou relatifs, sur le choix des actions à mettre en priorité par le prochain chef de l'état.

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